Marathon de Paris : défi relevé pour Samira Clouet
Récit :
« Mon mari m’a proposé en avril de participer en amoureux au marathon de Paris, l’occasion pour moi de fêter mes 50 ans. J’avais besoin d’un vrai challenge personnel, d’une rencontre avec moi-même.
Après quelques jours de réflexion, on s’est inscrit et le temps de la préparation a commencé…
Au mois de juin, j’ai eu la bonne idée de participer à un jeu concours, en temps normal, je ne gagne jamais, mais cette fois-ci j’ai gagné un dossard pour participer au triathlon de Deauville « Découverte ».
Les derniers mois n’ont pas été de tout repos : j’ai casé comme j’ai pu la natation et le vélo dans mon planning. « Je devais garder en tête mon projet personnel » comme me le rappelait souvent mon mari. Fractionné, aisance respiratoire, sorties longues, test de la tenue, des gels, des barres, régime alimentaire à base d’apport glucidique, crème anti-frottement, séance d’ostéopathe… la pression qui s’installe : il faut dire que je me lance dans l’inconnu, surtout que ma plus longue distance en course officielle était de 12 km et non sans difficulté, Élodie Rault peut en témoigner.
Après plusieurs semaines d’entrainement avec au minimum 3 sorties par semaines, le jour du marathon est arrivé. Ma seule hantise est de ne pas arriver au bout, de décevoir mon entourage, d’être confrontée au « M.U.R ».
Paris nous voilà. Nous avons fait le voyage en famille. Une halte au parc des expositions pour récupérer nos dossards le samedi, déposer nos enfants chez ma sœur, dernier repas à base de pâtes et de riz et direction la chambre d’hôtel.
Il est 8h, on prend le petit déjeuner, on s’habille et on part pendre le métro. On dépose nos bagages à la consigne, quelques échauffements et nous voilà installés dans notre SAS.
La musique nous donne des ailes, les gens applaudissent, dansent, rigolent… De quoi pleinement me motiver mais l’appréhension reste palpable. Nous sommes sur les Champs Élysées, on sent les ondes positives de tous les participants. Nous allions prendre le départ avec mon mari sous un soleil rayonnant et nous étions super excités de pouvoir enfin nous lancer dans les rues de Paris ! J’ai de la chance, j’ai mon coach, mon meneur d’allure rien que pour moi.
C’est l’heure du grand départ avec une ambiance magique. C’est incroyable de voir toutes ces personnes sur le bord des routes. Les pompiers sont de sortie, ils avaient installé leurs grandes échelles en hauteur pour nous encourager. Les spectateurs font tout pour nous booster : les messages sur des pancartes qui donnent des supers pouvoirs, la tape à la main des plus petits qui donne le sourire et le « Allez Samira » d’un inconnu qui fait plaisir… c’est vraiment génial.
Les premiers kilomètres se déroulent très bien, les larmes me viennent aux yeux tellement je suis heureuse d’être là, au milieu de ces coureurs partageant le même rêve. Je dansais même en passant devant le premier groupe de musiciens installé au rond-point. On découvre les plus beaux monuments de Paris d’une nouvelle manière : place de la Concorde, place Vendôme, Opéra Garnier, place de la bastille… Petit à petit, les kilomètres défilent.
Mais à partir du 18ème kilomètre, les premières difficultés se font ressentir. C’est le grand moment de doute, les jambes deviennent lourdes. Heureusement mes enfants et ma sœur sont là pour m’encourager, ils courent quelques mètres avec moi, mes larmes coulent de joie, on papote, une photo, 3 petites foulées et puis ils s’en vont au prochain rendez-vous quelques kilomètres plus loin. Mon mari m’a aussi motivée avec ses paroles d’encouragement « ne lâche rien, pense à tous les sacrifices, aux mois d’entrainement ». Sur ma montre GPS, je vois passer les messages de mon entourage, mon fan-club pour me booster « on est avec toi, courage ma Sami, fière de toi… ».
On quitte le bois de Vincennes et on attaque le 2eme semi-marathon, un peu plus difficile à gérer. J’ai fait de mon mieux pour profiter des plus beaux monuments de la plus belle ville au monde, Notre-Dame, Quais de Seine, Louvre, Musée d’Orsay mais mon calvaire commence avec une succession de ponts, suivis d’un tunnel, beaucoup de faux-plats qui viennent casser mon rythme. Une dame m’a proposé gentiment de lui donner la main afin de m’aider à dépasser la dernière montée, une belle preuve de solidarité.
Arrivée au 28eme km, j’entends mes enfants « allez maman, tu es la meilleure, ne lâche rien », de quoi me motiver pour la suite de mon parcours.
Me voilà au 30eme km avec une belle vue sur la Tour Eiffel, mais les jambes sont douloureuses, j’ai commencé à marcher mais ça, c’est sans compter sur mon mari qui commence à me pousser pour que je ne m’arrête pas « un marathon, ça ce court, on ne le marche pas… » me dit-il.
Pour ma part, les 10 derniers kilomètres semblent interminables, on se motive comme en peu, on se dit qu’il faut tout donner, on finira au mental, c’est la tête qui nous porte. Les nombreux spectateurs sur le côté qui nous applaudissent, nous encouragent, leurs messages sur les pancartes, mon mari à mes côtés, j’avoue que c’est plus motivant quand on n’est pas seul face aux kilomètres.
Les 300 derniers mètres, c’est un moment incroyable, tu vois l’arche, tu entends les gens qui t’encouragent encore plus fort, qui tapent sur les barrières en bois, la musique… mais pour ma part, mes jambes n’avancent plus, mon genou est coincé, je n’arrive plus à le plier. Mon mari me pousse vers la ligne d’arrivée, mon fils me tient par le bras, ma fille filme les derniers instants qui resteront gravés à jamais … nous avons franchi la ligne d’arrivée en famille.
Un mélange de sensations bizarres, de sentiments bien différents, de douleurs musculaires, de joie, me traversent à l’arrivée mais qu’est-ce que c’est bon, je l’ai fait. Je suis MARATHONIENNE !!
Et si c’était à refaire ? Après un premier marathon, tu te retrouves à lutter contre le vide et l’ennui. Tes semaines étaient tellement chargées que tu commences à réfléchir à combler le vide avec un prochain challenge. Un nouveau marathon ? Serais-je prête à le refaire ? L’avenir nous le dira. »
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